1. D'où vient votre passion du design américain? Je me rends depuis longtemps à New York car j'ai la chance d'y avoir un appartement. Forcément, j'ai commencé à m'intéresser à cette scène newyorkaise dont on ne parlait pas en France. Le premier contact s'est fait avec Jason Miller grâce à un lustre que j'avais repéré. Mais bien avant qu'il ne crée sa maison d'édition Roll & Hill. Ensuite, j'ai fait la connaissance de Lindsey Adelman, John Pomp, Fort Standard, Juniper ou encore le studio Apparatus... Ces rencontres m'ont donné l'idée de faire découvrir cette scène créative à Paris, en prenant le parti de montrer ces jeunes designers. 2. Quelle est la spécificité du design américain selon vous ?
On constate une très forte poussée de l'art contemporain dans les années 1980 qui a occupé tout le champ de la création. On relève ensuite de grands noms de l'industrie du design et de l'édition tels que Knoll, Bernhardt ou encore Herman Miller qui ont mis en place des systèmes de production et de distribution rendant difficile l'émergence de petits éditeurs. Ce qui explique un design industriel très important au sein de la société américaine. Depuis quelques années, la notion de design d'auteur émerge avec la caractéristique du "designer-marker" à la fois artisan et producteur. Aujourd'hui, de l'autre côté de l'Atlantique, les créateurs sont aussi producteurs et éditeurs de ce qu'ils développent et il est possible d'acheter directement à l'atelier. La scène newyorkaise évolue très vite. En 10 ans, les designers que nous représentons sont devenus des signatures reconnues du monde du design. On remarque également l'apparition grandissante des showrooms - réelle vitrine d'un savoir-faire - notamment au cœur de Manhattan et à Los Angeles. 3. On observe que le showroom propose beaucoup de luminaires, comment expliquer que les designers américains explorent particulièrement cette discipline ? En effet, il y a beaucoup de luminaires. Les débouchés sont énormes car la question de la lumière est très importante dans l'agencement des lieux à New York (bars, restaurants, halls d'immeuble...). Et puis cela reste des objets qui ne nécessitent pas une mise en œuvre trop industrielle. |